Olivier Maurel

Écrivain militant – Non à la violence éducative !

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Graines de non-violence – Abd-El-Kader : éloge de la tolérance

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Abd-El-Kader : éloge de la tolérance

Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je parlerai d’un guerrier, d’un guerrier qui fut aussi un philosophe et un mystique de l’islam. Il s’agit d’Abd el-Kader. Il a longtemps combattu contre les troupes françaises au moment où elles conquéraient l’Algérie puis, fait prisonnier, il est resté cinq ans en captivité en France jusqu’à ce que Napoléon III le fasse libérer après lui avoir fait prêter serment de ne plus prendre les armes contre la France. Parti s’installer à Damas, il y a enseigné la religion et la philosophie. Lorsque des troubles et des persécutions ont éclaté contre les Chrétiens de Syrie, en juillet 1860, il s’est interposé au risque de sa vie pour prendre leur défense. Il a pu ainsi sauver la vie des Chrétiens venus en grand nombre se réfugier dans le quartier de Damas où il habitait, ce qui lui a valu d’être félicité, aussi bien par le Pape que par le Tsar de Russie.
Mais Abd el-Kader était aussi un poète et un homme d’une grande tolérance. Si j’ai choisi d’en parler, c’est que j’ai trouvé un poème de lui où il exprime non seulement sa tolérance, mais sa participation aux aspirations de tous les hommes de toutes les religions, et même, apparemment, des hommes sans religion :

En “Moi” sont les attentes de l’humanité,
Celui qui veut une mosquée
Où prier avec ferveur son Seigneur,
Celui qui veut une synagogue, un clocher et un crucifix,
Ou la Kaaba pour embrasser la pierre,
Ou des fétiches, ou des idoles
Celui qui veut une retraite pour s’isoler
Ou une taverne pour faire l’éloge des belles…

Abd el-Kader

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Graines de non-violence – Barak Obama (suite)

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Barak Obama (suite)

Dans son discours pour le Prix Nobel de la Paix, Barak Obama, après avoir fait l’éloge de la non-violence, a voulu défendre son engagement dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Il a poursuivi : “Dire que la guerre est parfois nécessaire n’est pas un appel au cynisme, c’est la reconnaissance de l’histoire, des imperfections de l’homme et des limites de la raison.” Mais comment peut-on justifier ainsi la nécessité de la guerre quand non seulement on n’a pas exploré toutes les possibilités de l’éviter, mais aussi quand les autorités américaines ont justifié la guerre d’Irak par l’existence dans ce pays d’armes de destruction massive dont ils savaient qu’elles ne s’y trouvaient pas. Il est trop facile d’attribuer cela aux “imperfections de l’homme et aux limites de la raison” !
Malheureusement, il faut reconnaître, comme le dit le Mouvement Internationale de la Réconciliation auquel a appartenu Martin Luther King, “qu’en envoyant de nouveaux renforts en Afghanistan, Barak Obama est en train de s’enferrer dans une politique d’intervention militaire qui est une impasse et dont la population afghane est la principale victime”.
“Les réponses militaires, poursuit le Mouvement de la Réconciliation, ne sont pas la solution, elles sont le problème. Ce problème, c’est l’impuissance des nations, notamment si elles sont puissantes militairement à réagir autrement que par la violence quand elles sont confrontées à la violence. Interrogeons-nous sur les causes de cette impuissance et cherchons de véritables moyens de paix”.

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Graines de non-violence – Barak Obama (suite)

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Barak Obama (suite)

Dans son discours de réception du Prix Nobel de la paix, Barak Obama a fait un bel éloge de la non-violence, mais malheureusement, et très probablement à son corps défendant, il a été amené à justifier les guerres qu’il mène en Irak et en Afghanistan.
Après avoir rappelé que “le mal existe”, parole que j’ai déjà commentée, il a poursuivi en disant : “Ce n’est pas un mouvement non-violent qui aurait pu arrêter les armées de Hitler”. Parole qui semble évidente mais qui ne l’est pas tant que ça. Des mouvements et des actions très minoritaires ont été capables d’empêcher Hitler de réaliser un bon nombre de ses desseins. Si, dans l’entre-deux guerres, on avait développé autant d’énergie à développer une stratégie non-violente qu’à développer une stratégie armée, si notamment les pays européens avaient soutenu activement les mouvements pacifiques d’opposition à Hitler en Allemagne même, il n’est pas impossible que Hitler ait été incapable de réaliser ses projets.
“Aucune négociation, a poursuivi Barak Obama, ne saurait convaincre les chefs d’Al-Qaida de déposer leurs armes.” Sans doute, mais rappelons-nous que c’est précisément en développant une stratégie armée en Afghanistan, à l’époque de son occupation par les Russes, que les Américains ont massivement soutenu les guérillas afghanes, dont celle menée par Oussama Ben Laden. Là encore, en voulant lutter par les armes contre le mal “qui existe” comme le dit Barak Obama, les Américains, en réalité, ont favorisé l’émergence d’un mal plus grand.

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Graines de non-violence – Barak Obama, Prix Nobel de la Paix

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Barak Obama, Prix Nobel de la Paix

Dans son discours de réception du Prix Nobel de la paix, le 10 décembre 2009, le président Barack Obama a cité à plusieurs reprises Gandhi et Martin Luther King.
Il a rappelé notamment ce qu’il devait à la lutte de ce dernier pour les droits civiques aux Etats-Unis : “Moi qui me trouve ici en conséquence directe de l’oeuvre de Martin Luther King, je suis la preuve vivante de la force morale de la non-violence. Je sais qu’il n’y a rien de faible, rien de passif, rien de naïf, dans le credo et dans la vie de Gandhi et de Martin Luther King.” Voilà qui fait du bien à entendre de la part du chef de l’Etat le plus puissant du monde.
Mais il était bien conscient du caractère paradoxal de la décision du jury du Nobel de lui accorder ce prix, lui qui mène une double guerre, en Irak et en Afghanistan. Et il y avait quelque chose de pathétique dans la manière dont il défendait sa position : “En ma qualité de chef d’Etat qui a juré de protéger et de défendre son pays, je ne puis me guider d’après leurs seuls exemples. Je suis confronté au monde tel qu’il est et ne puis rester passif face aux menaces qui pèsent sur le peuple américain.” Jusqu’ici, même si l’on a des convictions non-violentes, on peut le suivre.
Mais il poursuit : “Car ne vous leurrez pas : le mal existe dans le monde.” Là aussi, on ne peut qu’être d’accord, à condition qu’il n’utilise pas cet argument pour justifier la guerre. Car la guerre non seulement fait partie du mal, mais même est une de ses principales formes. Lutter contre le mal par le mal c’est accroître la quantité de mal dans le monde et non la réduire.

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Graines de non-violence – Enfants abusés dans des institutions religieuses (3)

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Enfants abusés dans des institutions religieuses (3)

À propos des affaires d’enfants abusés dans les institutions religieuses dont j’ai parlé dans mes dernières chroniques, je crois qu’on aurait tort d’incriminer le célibat des prêtres. Le fait d’abuser d’enfants a une autre source que le désir de relations sexuelles à égalité avec des partenaires adultes.
Abuser d’enfants, c’est le plus souvent reproduire une relation de pouvoir et d’abus, physique ou sexuel, qu’on a soi-même subie. Certaines des anciennes victimes s’identifient à leur abuseur et reproduisent son comportement, mais le désir sexuel n’est pas la cause essentielle de ce comportement.
Face à cette pression qui vient des violences subies dans l’enfance, les valeurs, la spiritualité, la foi, les prières peuvent s’avérer tout à fait impuissantes. Et cela d’autant plus que la pratique des punitions corporelles n’a jamais été clairement dénoncée dans l’Eglise. L’article 2223 du catéchisme actuel de l’Eglise catholique cite toujours le proverbe biblique : “Qui aime son fils lui prodigue des verges, qui corrige son fils en tirera profit”. Un tel proverbe, longtemps mis en pratique sans pitié par les pères naturels comme par les pères spirituels, est susceptible de pervertir non seulement parce qu’il préconise la violence, mais parce qu’il justifie aussi une relation de pouvoir. Or chez des êtres dont la sexualité a été pervertie par des abus, la relation de pouvoir violent facilite la pratique de l’abus.
Il serait temps que l’Eglise mette en pratique les paroles de Jésus qui nous demandent d’imiter les enfants non de les corriger.

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Graines de non-violence – Enfants abusés dans des institutions religieuses (2)

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Enfants abusés dans des institutions religieuses (2)

J’ai parlé dans ma dernière chronique des multiples affaires d’enfants abusés dans des institutions religieuses qui ont été récemment révélées.
Il ne faut pas croire, d’abord que ce phénomène est nouveau. Si on en parle beaucoup actuellement, c’est d’abord parce que les victimes osent parler, ce qui n’était pas le cas dans les siècles précédents. Et parce que les médias sont là pour répercuter leurs plaintes, ce qui est une bonne chose, car il n’y a rien à gagner à se cacher la vérité.
Ce que je voudrais dire sur ce sujet, c’est qu’on se fait de dangereuses illusions quand on incrimine la baisse du sens des valeurs, la baisse de la foi religieuse, la baisse du niveau de spiritualité. Car les auteurs de ces abus étaient précisément et souvent depuis leur petite enfance, élevés dans la foi, la spiritualité et grandement instruits sur les valeurs morales.
Mais toutes les recherches que j’ai faites sur la violence éducative me permettent pratiquement d’assurer que la majorité des auteurs de ces actes ont d’abord été eux-mêmes des victimes d’abus sexuels ou de violences physiques qu’on leur a présentés comme un bien. Le Père Martial Maciel absolvait les enfants après les avoir abusés ! Et donc ils l’ont reproduit sur les enfants qui leur sont tombés sous la main. Et toute leur éducation morale, spirituelle et religieuse a été incapable de les en empêcher. Elle n’a été qu’un vernis sur des personnalités profondément perverties par ce qu’elles avaient subi dans l’enfance. L’Evangile ne parle-t-il pas de “sépulcres blanchis” ?
Je reviendrai sur cette question.

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Graines de non-violence – Enfants abusés dans des institutions religieuses

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Enfants abusés dans des institutions religieuses

Dans ces chroniques sur la non-violence, il est impossible de ne pas évoquer les violences multiples, physiques et sexuelles dont des milliers d’enfants ont été les victimes dans des institutions religieuses de multiples pays, que ce soit en Irlande, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, au Mexique et ailleurs.
Ces violences ont été si  nombreuses que le dédommagement des victimes a mis en péril les finances pourtant prospères des Eglises de ces pays très pratiquants. Les évêques irlandais ont dû non seulement demander pardon mais avouer : “Nous reconnaissons que cela est dû à une culture qui était répandue au sein de l’Eglise.” Quatre évêques compromis ont dû démissionner. Et encore les victimes qui ont osé porter plainte ne doivent être qu’une minorité car, contrairement à leurs abuseurs, elles éprouvent une telle culpabilité qu’elles préfèrent se taire plutôt que de raviver leur propre souffrance en en parlant.
De plus, les plaintes des familles dont les enfants ont osé parler n’ont souvent pas été prises en compte par les autorités religieuses. Quand elles en ont tenu compte, elles se sont contentées de déplacer les prêtres d’une paroisse à une autre ou d’une institution à une autre où ils ont continué à abuser des enfants.
Si l’on ajoute à cela l’affaire du Père Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, que Jean-Paul II considérait presque comme un saint et dont il s’avère qu’il a abusé de nombreux enfants, sans compter le fait qu’il a eu lui-même plusieurs enfants avec plusieurs femmes différentes à travers le monde, il y a de quoi être consterné. J’y reviendrai.

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Graines de non-violence – Pourquoi faut-il interdire les punitions corporelles ?

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Pourquoi faut-il interdire les punitions corporelles ?

L’initiative d’Edwige Antier de déposer une proposition de loi pour faire interdire les punitions corporelles a été très mal accueillie par l’opinion publique, mais bien à tort.
On aurait dû se réjouir, au contraire, de voir une députée, pédiatre de surcroît et dûment expérimentée, proposer que la France rejoigne les 25 pays qui ont déjà eu l’intelligence et le courage de prendre cette mesure. D’autant plus qu’elle était allée elle-même en Suède, pays où l’interdiction, qui date de 1979, est la plus ancienne, et où ses effets sont extrêmement positifs.
L’interdiction est nécessaire pour beaucoup de raisons. Je n’en citerai que deux.
D’abord parce que la violence éducative, même de faible intensité, fait le lit de la maltraitance caractérisée. Quand toute une société accepte que les enfants soient faiblement frappés, il est inévitable qu’un certain pourcentage de parents dépasse la limite tolérée et deviennent maltraitants, parce qu’ils ont été eux-mêmes violemment frappés, parce qu’ils sont stressés ou exaspérés, ou encore parce que leur enfant leur répond : “Même pas mal !”.
Il est aberrant aussi que la seule catégorie d’êtres humains qu’il soit permis de frapper soient précisément les plus fragiles, les plus vulnérables et ceux sur lesquels la violence peut avoir les effets les plus dommageables. Notamment à cause de la capacité innée d’imitation des enfants qui fait que la première chose qu’on apprend à un enfant en le frappant, c’est à frapper et à considérer comme normal de résoudre les conflits par la violence.

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Graines de non-violence – Habiba Sarabi

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Habiba Sarabi

Avez-vous entendu parler d’Habiba Sarabi ? C’est une Afghane, la seule femme nommée à la tête d’une province dans ce pays. L’idée qui la fait agir, c’est qu’il faut réformer la société par la base, c’est-à-dire par l’éducation, et surtout l’éducation des filles. “Pour améliorer véritablement le sort des femmes dans ce pays, dit-elle, il faut en priorité relever leur niveau d’éducation, éclairer la conscience de leurs droits, leur permettre d’être autosuffisantes grâce à l’emploi” “Quand toutes les femmes seront bien éduquées, personne ne pourra leur imposer quoi que ce soit”.

Résultat de son action : dans sa région de Bamiyan, 42% des élèves scolarisés sont des filles. C’est le taux le plus élevé du pays.  Sa résistance a commencé dès l’occupation soviétique. En 92, elle est restée à Kaboul malgré le déchaînement de la lutte entre fractions moudjahidines rivales. En 96, avec l’arrivée des talibans, elle s’est exilée au Pakistan pour que sa fille ne soit pas contrainte à rester sans éducation. Mais elle a organisé des écoles clandestines à Kaboul et elle venait de temps en temps les inspecter, dissimulée sous une burqa. “Si la reconstruction devait échouer, ce serait la honte de la communauté internationale”.
Je ne sais pas si Habiba Sarabi se dirait non-violente, mais elle l’est, non seulement parce qu’elle ne recourt pas à la violence, mais aussi parce que son action est constructive, parce qu’elle a un courage phénoménal et parce qu’elle s’appuie sur l’essentiel : l’éducation des enfants.

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Graines de non-violence – Faut-il punir les animaux ?

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Faut-il punir les animaux ?

La Société vétérinaire américaine sur le comportement animal a mis récemment en garde les propriétaires de chiens tentés d’utiliser des punitions pour les dresser.
La punition en effet serait inappropriée pour plusieurs raisons :

  • Il est difficile de la donner exactement au moment voulu
  • Elle peut renforcer le comportement indésirable que l’on veut faire disparaître
  • Nécessitant une certaine fermeté, elle risque si elle est trop intense, de dégénérer en châtiments physiques dangereux
  • Elle peut amener certains animaux à devenir très peureux ce qui peut causer d’autres problèmes
  • Elle peut provoquer un comportement agressif chez le chien
  • Elle peut amener l’animal à associer ses maîtres à de mauvaises expériences
  • Elle ne corrige pas la cause de la mauvaise conduite en profondeur et prend la place d’autres approches comportementales plus souhaitables.

Selon cette société vétérinaire, la correction n’est donc pas appropriée pour les problèmes de comportement. On devrait plutôt mettre l’accent sur le renforcement positif des comportements souhaités. Il faut aussi traiter l’état émotionnel et les conditions environnementales qui ont conduit à un comportement indésirable.
Il faut enfin s’assurer de la bonne santé physique de l’animal avant de conclure qu’il souffre de problème de comportement et ne pas hésiter à le soigner si la situation l’exige.
Voilà donc, selon ces spécialistes, comment il faut élever les animaux. Mais au fait, nous sommes aussi des animaux ! Et si nous élevions les enfants sans les punir ?