Olivier Maurel

Écrivain militant – Non à la violence éducative !

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Graines de non-violence – Enfants abusés dans des institutions religieuses (3)

Graines de non-violence

Chroniques radiophoniques

90 secondes sur la non-violence

Enfants abusés dans des institutions religieuses (3)

À propos des affaires d’enfants abusés dans les institutions religieuses dont j’ai parlé dans mes dernières chroniques, je crois qu’on aurait tort d’incriminer le célibat des prêtres. Le fait d’abuser d’enfants a une autre source que le désir de relations sexuelles à égalité avec des partenaires adultes.
Abuser d’enfants, c’est le plus souvent reproduire une relation de pouvoir et d’abus, physique ou sexuel, qu’on a soi-même subie. Certaines des anciennes victimes s’identifient à leur abuseur et reproduisent son comportement, mais le désir sexuel n’est pas la cause essentielle de ce comportement.
Face à cette pression qui vient des violences subies dans l’enfance, les valeurs, la spiritualité, la foi, les prières peuvent s’avérer tout à fait impuissantes. Et cela d’autant plus que la pratique des punitions corporelles n’a jamais été clairement dénoncée dans l’Eglise. L’article 2223 du catéchisme actuel de l’Eglise catholique cite toujours le proverbe biblique : “Qui aime son fils lui prodigue des verges, qui corrige son fils en tirera profit”. Un tel proverbe, longtemps mis en pratique sans pitié par les pères naturels comme par les pères spirituels, est susceptible de pervertir non seulement parce qu’il préconise la violence, mais parce qu’il justifie aussi une relation de pouvoir. Or chez des êtres dont la sexualité a été pervertie par des abus, la relation de pouvoir violent facilite la pratique de l’abus.
Il serait temps que l’Eglise mette en pratique les paroles de Jésus qui nous demandent d’imiter les enfants non de les corriger.